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La bête qui voyait l'homme

Quand un animal vous importune

Redoutable prédateur, le grand duc d'Amérique s'attaque à de multiples proies : souris, oiseaux, moufettes, lièvres, et parfois, des chats.
Redoutable prédateur, le grand duc d'Amérique s'attaque à de multiples proies : souris, oiseaux, moufettes, lièvres, et parfois, des chats.

Le ministère des Ressources naturelles et de la Faune a mis en ligne une série de fiches pour mieux comprendre le comportement des espèces trouble-fêtes et rappeler que les interventions à leur égard doivent être faites dans le respect de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune. Les renseignements présentés visent aussi – et surtout – à prévenir les histoires malheureuses. Dans le cas du grand duc, par exemple, un répulsif visuel comme un épouvantail aurait pu le décourager de s'approcher des animaux domestiques. Encore faut-il pouvoir identifier l'intrus qui rôde. Et ce genre d'incident peut-il toujours être évité?

L'expansion des zones agricoles et les changements climatiques poussent les ratons à étendre leur territoire plus au nord.

Le raton niche dans les cavités situées en hauteur des arbres, mais il peut aussi le faire dans n'importe quel espace creux accessible par une ouverture d'à peine 10 cm de diamètre!
Le raton niche dans les cavités situées en hauteur des arbres, mais il peut aussi le faire dans n'importe quel espace creux accessible par une ouverture d'à peine 10 cm de diamètre!

Le raton laveur est sans doute l'animal sauvage avec lequel l'humain a les échanges les plus périlleux par les temps qui courent. Omnivore, il trouve aisément de quoi se mettre sous la dent sur le terrain de propriétaires négligents. Le raton niche dans les cavités situées en hauteur des arbres, mais il peut aussi le faire dans n'importe quel espace creux accessible par une ouverture d'à peine 10 cm de diamètre! « Un collègue a déjà trouvé une famille complète installée au chaud dans son entre-toit, blottie dans la laine minérale », raconte Fanie Pelletier. La jeune chercheuse à la réputation internationale en connaît tout un lot sur la bête masquée. En colla-boration avec le ministère des Ressources naturelles et de la Faune, ainsi que d'autres chercheurs de l'UdeS et de Laval, elle mène la première étude à long terme sur la survie, l'émigration et la reproduction
des ratons laveurs.

Motivés par la découverte en 2006 d'un premier cas de rage du raton laveur en Montérégie, ces travaux visent à comprendre les voies les plus probables d'expansion de la rage au Québec. Ils permettront aussi de recueillir des connaissances scientifiques sur les vecteurs que sont les ratons et les moufettes, et de rendre plus efficaces les stratégies pour lutter contre la maladie. Depuis quatre ans, Québec procède à des largages aériens de vaccins en Montérégie afin de stopper l'épidémie provenant des États-Unis. On espère ainsi contenir la rage en dehors de la métropole, où les chats et les chiens non vaccinés pourraient facilement être atteints et contaminer leurs maîtres par la suite. Le virus de la rage s'attaque au système nerveux central et cause une encépha-lomyélite aiguë presque toujours fatale, tant pour les animaux que les humains.